Auteur : Haenel, Adèle
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Adèle Haenel [adɛl enɛl], née le à Montreuil, est une actrice et activiste féministe française.

Elle est révélée au grand public alors qu'elle est adolescente dans le film Les Diables de Christophe Ruggia. Largement saluée par la critique et d'un talent précoce, elle se distingue notamment par la diversité de ses rôles et la variété de son jeu. Citée aux César dans la catégorie du meilleur espoir féminin en 2008 et 2012, elle obtient deux Césars en 2014 et 2015, celui de la meilleure actrice dans un second rôle dans Suzanne, puis celui de la meilleure actrice pour Les Combattants. Elle est nommée en 2018 pour le meilleur second rôle pour le film 120 Battements par minute, ainsi que pour le César de la meilleure actrice pour son interprétation dans le film En liberté ! en 2019 et pour Portrait de la jeune fille en feu en 2020.

En , Mediapart publie une enquête sur sa relation avec le réalisateur Christophe Ruggia, à partir du tournage des Diables (2002) : elle accuse ce dernier d'attouchements et de harcèlement sexuel alors qu'elle avait entre 12 et 15 ans, accorde un long entretien filmé à Mediapart à ce sujet, puis porte plainte. De nombreux observateurs estiment que la prise de parole d'Adèle Haenel constitue un tournant majeur pour l'émancipation des femmes dans le cinéma français et plus largement, dans le prolongement du mouvement MeToo.

Féministe engagée à travers ses choix de rôles et ses prises de position publiques, son départ au cours de la 45e cérémonie des César, en , consécutif à l'attribution du César de la meilleure réalisation à Roman Polanski — qui a fait l'objet en 1977 aux États-Unis d'une condamnation pour rapports sexuels illicites avec une mineure de 13 ans et de plusieurs accusations de viols et agressions sexuelles dans les années 1970 et 1980 —, témoigne de la division au sein du cinéma français au sujet du statut à accorder aux prédateurs sexuels dans le milieu, et plus largement au sujet de la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants.

Elle met par la suite un terme à sa carrière d'actrice dans le milieu du cinéma, qu'elle critique comme étant l'un des rouages destinés à « rendre désirable » « l'ordre bourgeois » et le capitalisme. Elle entend se concentrer sur le théâtre afin de privilégier des environnements moins assujettis à un système qu'elle juge « réactionnaire, raciste et patriarcal ». Dans le même temps, elle se fait remarquer par sa participation au mouvement contre la réforme des retraites et son militantisme d'extrême gauche.